lundi, janvier 22, 2007

JUSTE UN PETIT MOT CAR AUJOURD'HUI UN GRAND HOMME EST PARTI !

L'ABBÉ PIERRE EST MORT ... SON COMBAT POUR LES DEFAVORISES M'A MARQUÉ, ME MARQUE ET ME MARQUERA A JAMAIS ...


Mes amis, au secours !": l'appel de l'abbé Pierre le 1er février 1954

L'abbé Pierre entouré de volontaires le 3 février 1954 devant le Panthéon à Paris
"Mes amis, au secours! Une femme vient de mourir gelée cette nuit à 3 heures": c'est ainsi que commençait l'abbé Pierre, le 1er février 1954, en lançant, sur les ondes de Radio-Luxembourg, un appel pour les sans-abri qui devait devenir le symbole de son combat pour le droit au logement.

"Une femme vient de mourir gelée cette nuit à 3 heures", dit le jeune prêtre au regard brûlant, "sur le trottoir du boulevard de Sébastopol, serrant sur elle le papier par lequel avant-hier on l'avait expulsée. Chaque nuit, ils sont plus de 2.000 recroquevillés sous le gel, sans toit, sans pain, plus d'un presque nu".

"Devant tant d'horreur, les cités d'urgence, ce n'est même plus assez urgent (...) Il faut que ce soir même, dans toutes les villes de France, dans chaque quartier de Paris, des pancartes s'accrochent sous une lumière dans la nuit, à la porte de lieux où il y ait une couverture, paille, soupe, et où on lise sous ce titre "Centre fraternel de dépannage" ces quelques mots: +toi qui souffres, qui que tu sois, entre, dors, mange, reprend espoir, ici on t'aime+".

"La météo annonce un mois de gelées terribles. Tant que dure l'hiver, que ces centres subsistent. Devant leurs frères mourant de misère, une seule opinion doit exister entre hommes: la volonté de rendre impossible que cela dure."

"Il nous faut pour ce soir et, au plus tard pour demain, 5.000 couvertures, 300 grandes tentes américaines, 200 poêles catalytiques".

"Grâce à vous, aucun homme, aucun gosse ne couchera ce soir sur l'asphalte ou les quais de Paris. Merci!"

A la suite de cet appel, le gouvernement élabore en toute hâte un "plan d'urgence" pour la construction de 12.000 logements de première nécessité.

Quarante ans plus tard, sur les mêmes ondes de RTL, c'est un vieil homme à la barbe blanche, mais le regard toujours de braise, qui demandait une fois de plus aux Français de "se réveiller" et de "faire la guerre contre la misère". Il s'en prenait cette fois directement aux municipalités : "vous les élus, il est temps d'agir pour que tout le monde ait un logement" (...) "La France doit bâtir, elle en a les moyens".

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